Depuis la fin du XIXe siècle, la communication a pris une place considérable au sein de nos sociétés, et ce sous de multiples aspects, ainsi qu’en témoignent l’accroissement et la diversification des pratiques communicationnelles quotidiennes tant en milieu professionnel que domestique, la multiplication des « machines à communiquer », médias et diverses techniques de transmission et de communication (presse, cinéma, radio, télévision, internet et médias numériques) ou bien encore la taille prise dans nos économies par les entreprises privées, notamment en informatique et en télécommunications, et ce, à une échelle de plus en plus transnationale.
Dès lors, il apparaît d’autant plus pertinent d’aborder les transformations sociétales qui ont marqué nos « sociétés en mouvement » à partir de la prise en compte des phénomènes et processus communicationnels, ces derniers jouant alors un rôle d’acteurs dans les transformations en cours, tout en étant également « agis » par elles. Mais une nouvelle question émerge, à savoir comment penser l’ensemble de ces changements, leurs articulations, leurs oppositions et au-delà les dynamiques à l’œuvre ? Apparaît-il pertinent de remettre en cause l’ensemble des savoirs accumulés au fil des décennies au profit d’une pensée fondée sur la rupture ? Au contraire, ces savoirs demeurent-ils d’actualité, les transformations étant susceptibles de comprendre des continuités ? Ces questions se posent avec une évidente acuité dans le cadre des recherches consacrées aux rapports complexes entre société et communication.
Tels sont les questionnements que nous souhaitons aborder dans le cadre de ce congrès de l’AISLF. Il sera possible d’y apporter des éléments de réponse à partir de présentations reposant sur des études de terrain traitant des relations entre les changements d’ordre communicationnel et sociétal, ou sur des réflexions à dominante épistémologique par lesquelles seront abordées les continuités et les ruptures d’ordre conceptuel concernant les travaux portant sur les rapports entre sociologie et études en communication.